Premiers contacts


Afin de couvrir la retraite de son allié russe, sans doute encombrée de bagage et de traînards, et de préparer la sienne, le général Yorck a disposé deux brigades, les 1 et 7.Infanterie-Brigade (von Pirch II et von Horn), au travers de la route à la hauteur des Noües. La cavalerie de von Jürgass s’est déployée derrière la ligne prussienne vers l’Est. La cavalerie russe de Vasiltchikov et la brigade du général Heidenreich complètent le dispositif prussien. C’est le général von Kazler qui assure l’arrière-garde avec un renfort d’infanterie de la brigade Horn. Il a pris position sur les hauteurs derrière le Dolloir, sur une ligne s’étendant des Caquerets à Viffort.

La colonne du maréchal Mortier est arrivée la première au contact de cette arrière-garde, se contentant de tirailler sans vraiment chercher à forcer le passage. À l’approche de l’Empereur sur Montfaucon, un mouvement d’encerclement est ordonné sur la droite : les gardes d’honneur franchissent le Dolloir et les tirailleurs prussiens se replient à la hâte.

« Ce cours d’eau est encaissé entre deux collines, qu’un pont étroit réunissait. Les abords boisés de ce bas-fond étaient gardés par une fourmilière de tirailleurs d’infanterie ; il fallut ici batailler. Nos gardes du 3
e, et ceux du 4e surtout, qui ce jour-là étaient en tête, s’irritèrent de cet obstacle : ils poussèrent au fond du ravin, jusque dans le bois opposé, et s’y prirent corps à corps avec ces fantassins. Leur audace réussit. Toutefois, le désavantage de notre arme sur ce terrain trop couvert m’inquiétait, quand le maréchal Mortier m’ordonna d’attendre l’effet d’un mouvement décisif de l’Empereur, dont il apercevait la colonne. » [1]

En effet, pendant ce temps, les Caquerets sont pris d’assaut par les quelques bataillons de Vieille Garde que l’Empereur a avec lui. Katzler réalise rapidement la précarité de sa situation et ordonne à sa ligne de se replier. Yorck lui commandera de poursuivre sa retraite au-delà de la Marne.





Les généraux Defrance (Paris, musée de l'armée) et de Ségur (Versailles, châteaux de Versailles et Trianon), respectivement commandant de la
division des gardes d'honneur et commandant la
brigade composée des 3e et 4e régiments des gardes d'honneur.



Notes

[1] Ségur, p.82.